Collection: Bêtes de fête -Party Animals - Solo Marilyne Bissonnette

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Entre le 22 mai 2024 et le 17 juillet 2024 inclusivement, la Galerie Jano Lapin présente l’exposition

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Between May 22, 2024, and July 17th, 2024, inclusive, the Galerie Jano Lapin presents the exhibition Party Animals, a solo exhibition by Marilyne Bissonnette. Opening reception on Wednesday, May 22, from 5:30 PM to 8:00 PM.

Party Animals

Once upon a time... This introductory phrase, famous in the literary genre of fairy tales, leaves a lasting impression on the young and continues its evocative work in the minds of the not-so-young, in the form of a constant invitation to reverie, amusement, and wonder. Marilyne Bissonnette undeniably summons this universe; she follows its structural and semantic logic and transposes it into sculptural works that explore the constant ambivalence between the notion of pleasure and the harshness of life.

To mention "fairy tale" is to evoke "ambivalence," thus a dual narrative aim. The first, initiated by the iconic perception of the work, leads us to recognize the forms, here hares or rabbits, there parakeets. These animals evoke sympathy through their softness or colors, through the proximity we have to them linked to domesticity; they accompany us and bring us joy. The installation "Pains and Exaltations" presents a large table on which rabbits are placed amidst atypical vegetation composed of body fragments. The scene is strange because it is both funny, seductive, and disturbing. This is because the anthropomorphic posture of the rabbits and the presence of fragmentation evoke a second narrative aim, that of interpretive reading targeting a critique of man's tendency to neglect and harm wildlife, but also to take possession of these animals without respect and consideration for the sacred dimension of life. Does only utility matter? The sheep wool sculptures of "The Next" are tagged, as herds might be marked as a sign of belonging to an owner. The mink banners of "The Feast," on the other hand, recall the collars worn by the wealthiest women, a mark of affluence and prestige. And what about the pile of parakeets in "The Order" that seem enclosed in too small a space! 

Under the guise of a festive spirit and a childlike aesthetic, at what price are we willing to sacrifice the satisfaction of our desires and comfort? If the artist maintains the ambivalence between the sensitive and the insensitive, she does not fall into clichés, neither naive nor threatening. The call for vigilance and respect for life is made according to the subtle rules of the tale which she reappropriates and which consist of entertaining, amusing, and marveling while also calling for awareness of our actions.

Text by Emilie Granjon

 une exposition solo de Marilyne Bissonnette. Vernissage le mercredi 22 mai de 17h30 à 20h00.

Bêtes de fête

Il était une fois... Cette phrase introductive, célèbre dans le genre littéraire du conte, marque les esprits des plus jeunes et poursuit son travail évocateur dans ceux des moins jeunes sous la forme d’une invitation constante à la rêverie, à l’amusement et au merveilleux. Marilyne Bissonnette convoque indéniablement cet univers; elle en suit la logique structurelle et sémantique et la transpose dans des œuvres sculpturales qui abordent l’ambivalence constante entre la notion de plaisir et la rudesse de la vie. Qui dit « conte », dit « ambivalence », donc double visée narrative. 

Une première initiée par la perception iconique de l’œuvre nous mène à la reconnaissance des formes, ici des lièvres ou des lapins, là des perruches. Ces animaux attirent la sympathie par leurs douceurs ou leurs couleurs, par la proximité que nous avons d’eux liée à la domesticité; ils nous accompagnent et nous font du bien. L’installation Douleurs et exaltations présente une grande table sur laquelle des lapins sont installés au milieu d’une végétation atypique composée de fragments de corps. La scène est étrange, parce qu’à la fois drôle, séduisante et dérangeante. C’est que la posture anthropomorphique des lapins et la présence de la fragmentation convoquent une deuxième visée narrative, celle de la lecture interprétative qui cible une critique de la propension de l’homme à négliger et à abimer la faune, mais aussi à prendre possession de ces animaux sans respect et sans considération pour la dimension sacrée du vivant.  Seul l’utilitaire compterait ? Les sculptures de laine de mouton de La prochaine sont taguées, comme pourraient l’être les troupeaux marqués en signe d’appartenance à une propriétaire. Les banderoles de vison de La fête rappellent, quant à elles, les collets portés par les femmes les plus nanties, marque d’aisance et de prestige. Et que dire de l’amoncellement des perruches de L’Ordre qui semblent enserrées dans un espace trop petit ! 

Sous couvert d’un esprit de fête et d’une esthétique bon enfant, à quel prix sommes-nous prêts à soumettre la satisfaction de nos désirs et de notre confort? Si l’artiste entretient l’ambivalence entre le sensible et l’insensible, elle ne sombre pas pour autant dans des clichés ni naïfs ni menaçants. L’appel à la vigilance et au respect du vivant se fait selon les règles subtiles du conte qu’elle se réapproprie et qui consistent à distraire, à amuser et à émerveiller tout en appelant à la conscientisation de nos actes.

Texte par Émilie Granjon 


 


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