EN — ARTISTIC APPROACH
Onira Lussier approaches drawing as a practice akin to sculpture. She creates works in various formats, often in series, which she explores as texture-matter. Using graphite, she begins her compositions with repetitive hatching gestures on paper, forming dense, suspended, and delimited masses.
These drawings are then digitally processed, incorporating interlacing, juxtaposition, and layering effects, before sometimes returning to analog form.
Like an archaeologist uncovering artifacts, she reveals enigmatic shapes. Combining relief and shadow, color and graphic line, she composes abstract forms with organic appearances—sculptural volumes that evoke nested figures, archaeological fragments, limbs, or unconscious reveries.
Her practice centers on a graphic gesture rooted in the living world, where material and mental dimensions engage in a continuous cycle of constructing and deconstructing the trace. This back-and-forth between analog and digital disrupts perception, creating ambiguity: the viewer can never fully grasp the true nature of the image before them.
Her drawings thus become proposals for perceiving gesture—meditations on the fundamental relationship between humans and the line.
FR — DÉMARCHE ARTISTIQUE
Onira Lussier aborde le dessin comme une pratique proche de la sculpture. Elle crée des œuvres aux formats variés, souvent en série, qu’elle considère comme une matière-texture à explorer. À l’aide de la mine de plomb, elle amorce ses compositions par un geste de hachures répétitives sur le papier, générant des masses denses, circonscrites, en suspens.
Ces dessins font ensuite l’objet de transformations numériques, intégrant des effets d’entrelacement, de juxtaposition et de superposition, avant de parfois revenir à un état analogue.
Telle une archéologue découvrant des artéfacts, elle fait émerger des formes énigmatiques. Entre jeux de reliefs et d’ombres, de couleurs et de lignes graphiques, elle compose des figures abstraites d’apparence organique – des volumes sculpturaux qui évoquent à la fois des formes imbriquées, des fragments archéologiques, des membres ou encore des rêveries issues de l’inconscient.
Sa pratique s’articule autour d’un geste graphique ancré dans le vivant, où matière et pensée s’interpénètrent dans un va-et-vient constant de construction et de déconstruction de la trace. Cette circulation entre l’analogique et le numérique trouble les repères et engendre une forme d’ambiguïté : le regardeur ne peut jamais saisir pleinement la nature de l’image qui se présente à lui.
Ses dessins deviennent ainsi des propositions de perception du geste, une réflexion sur la relation fondamentale de l’humain à la ligne.
